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Fanny Viollet

Une histoire de femme et de fil

Avec la modestie et la détermination d’une fourmi ouvrière, Fanny Viollet raccommode les pièces de nos vies ordinaires et réussit, depuis quarante ans, à en faire des œuvres d’art. Sous son aspect protéiforme, le travail qu’elle continue d’accomplir trouve toute sa cohérence dans la permanence du fil, qu’il soit de coton, soie, laine ou symboliquement tracé par les chemins parcourus lors de ses glanages.

Présentant avec audace, en 1980, une maîtrise d’arts plastiques consacrée à la lettre brodée au point de croix, l’artiste n’aura de cesse dès lors de valoriser les activités désuètes ou mésestimées, souvent reliées à l’univers féminin. Sa pratique de l’art textile s’inscrit ainsi indiscutablement, et en finesse, dans les revendications féministes d’alors.
La volonté d’amener le travail du fil dans le champ de la création artistique, conduit Fanny Viollet à réinventer l’utilisation de la machine à coudre qui devient outil à dessiner et à écrire sur des tissus puis tout autre support (plastique, cartes routières, carton…). Ce sont les débuts de ses broderies qu’elle nomme Piquetures, véritables manifestes de sa liberté d’artiste.

Sauveteuse du presque rien, fétichiste de l’objet rejeté, Fanny Viollet récupère, répertorie et met en scène bouts de ficelle (Journal d’Ariane), papiers bonbon, photomatons ratés, anneaux de canette et quantités d’autres choses dans ses Boîtes à dérisoires. Pelotonnées, elles deviennent Journal du Scarabée. Une boule par jour depuis 2011. L’insignifiant devient beau et gigantesque.

Par sa pratique artistique, Fanny Viollet retient les marques du temps et de l’existence des êtres en les nouant solidement au fil rouge. 

Exposition

Du 18 septembre

au 26 octobre 2019

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