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Florence Reymond

La déesse muette

Bâtie sur une vision syncrétiste et en constante évolution, la peinture de Florence Reymond nous plonge, non sans nous bousculer, dans la mémoire profonde des images.

Plusieurs années durant, l’artiste a exploré une partie de son histoire personnelle en reproduisant sur la toile des bribes de photographies familiales. C’est la découverte de l’Inde qui a soudain fait basculer sa vision du monde et sa manière de peindre. Elle sonde désormais avec une jubilation bien visible tous les ressorts du medium, mêlant sur une même surface les procédés techniques (aplats, dégoulinures, pochoirs…) comme les concepts picturaux (figuration, abstraction).

Dans l’espace mental et magique du tableau, elle représente le plus souvent les éléments premiers, masculins et féminins, par analogie symbolique (la maison, la grotte comme motifs du féminin) ou par la recomposition de corps. Certaines formes trouvent leur origine dans l’histoire de l’art récente et ancienne. Les plus grands peintres et sculpteurs de la période moderne apparaissent ainsi en citations elliptiques. De l’art médiéval, l’artiste retient notamment les Vierges au manteau et en extrait l’essence protectrice et vitale. Les statuaires primitives, égyptiennes, papoues sont une autre source où l’artiste s’abreuve. Elle y trouve une expression qui touche aux fondements de l’humanité et de la représentation de l’ordre du monde, ce pouvoir si puissant de l’art présent également dans les dessins des jeunes enfants. Elle n’hésite pas d’ailleurs à piocher dans le répertoire de formes dessinées par sa fille mais aussi dans celui de cultures marginales, comme le faisaient les Bad Painters dans les années 1980 pour régénérer un art qu’ils jugeaient sclérosé. Chercheuse dans son propre champ, Florence Reymond questionne, renouvelle et ressource la pratique même de la peinture avec une liberté aujourd’hui sereine.

Exposition

Du 23 juin

au 10 juillet 2020

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